Actualités de Sciences jeunesse Canada

Des robots aux yeux globuleux à l’édition génomique avec Sajeev Kohli

Sajeev standing in front of brick building

Sajeev Kohli (homme) 

2014, 2015, 2018 – WWSEF, 2015 – ESPC, 2018 – ISEF 

 

Sciences jeunesse Canada a changé ma vie et m’a donné les compétences dont j’avais besoin pour devenir un penseur analytique, un présentateur confiant et, en somme, un jeune scientifique.

 

Comme vous le verrez, Sajeev s’intéresse à toute une panoplie de problèmes auxquels sont confrontées de nombreuses personnes dans le monde et son expérience des expo-sciences a façonné la manière dont il réfléchit en profondeur sur divers sujets. C’est le secret de l’apprentissage par projet : le plus important n’est pas nécessairement l’information acquise, mais plutôt le processus élaboré en cours de route.

Nous avons discuté avec Sajeev de ses intérêts dans le domaine des STIM. Voici ce qu’il nous a dit.

 

  1. Pouvez-vous me parler de votre expérience à l’expo-sciences et de vos débuts?

J’ai commencé en cinquième année. J’ai alors fabriqué un robot avec une boîte de conserve, des yeux globuleux et un moteur pour l’expo-sciences de mon école. C’était génial! En 7e année, j’ai fabriqué un système d’aide à la navigation pour les malvoyants à partir d’une boîte en carton sur laquelle étaient fixés des capteurs à ultrasons et des avertisseurs sonores, que j’ai présenté à mon école et à l’expo-sciences WWSEF. C’était génial aussi! En 8e année, j’ai construit un système permettant de détecter les « urgences résidentielles » comme l’inondation d’un sous-sol, les incendies domestiques, etc., et d’alerter les propriétaires par SMS ou par courriel. Je l’ai appelé REDMA (Residential Emergency Detecting Multifunctional Apparatus). J’ai présenté ce projet à la foire de mon école et à l’expo-sciences WWSEF. J’ai aussi eu la chance extraordinaire de le présenter à l’ESPC 2015 à Fredericton, lors de l’une des semaines les plus mémorables que j’ai vécues. J’ai ensuite passé trois ans à mettre sur pied un projet pour élaborer une nouvelle façon de construire des transporteurs de médicaments à base de nanoparticules pour l’administration de petits ARN interférents dans le cadre d’un traitement contre le cancer. J’ai alors travaillé en collaboration avec plusieurs institutions de recherche à Waterloo, Toronto, Seattle et ailleurs. J’ai présenté ce projet à l’expo-sciences de mon école et à l’expo-sciences WWSEF, puis j’ai eu l’extraordinaire privilège de représenter le Canada à l’ISEF 2018 dans ce qui a été l’une des plus belles semaines de ma vie!

 

 

  1. Pouvez-vous me parler de votre parcours professionnel jusqu’à aujourd’hui?

À l’université, j’ai commencé à travailler sur des applications de nouvelles technologies d’édition génomique, comme l’édition de base et l’édition primaire, pour le traitement de diverses maladies au sein du Liu Lab au Broad Institute du MIT et de Harvard. En outre, j’ai été le principal artisan d’une initiative ayant pour but d’élaborer un système de messagerie SMS automatisé en créole pour les femmes haïtiennes, afin de leur fournir des informations essentielles sur la santé post-partum, pour le compte d’un organisme à but non lucratif géré par des étudiants, appelé Global Alliance for Medical Innovation.

Je fais également partie d’une jeune entreprise appelée Lumiere Health International, où je mène des recherches sur une initiative qui a pour objet de réduire de 60 % à 80 % le coût des médicaments sur ordonnance pour les demandeurs d’asile aux États-Unis. J’ai aussi travaillé dans un refuge pour jeunes sans-abri, où je fournissais des informations sur les logements d’urgence et de transition aux personnes séropositives en situation de précarité socioéconomique risquant l’expulsion. J’ai également aidé des personnes sans-abri en leur offrant un encadrement scolaire et une préparation à la vie professionnelle. Depuis six mois, je suis à la tête d’une initiative politique citoyenne dont le but est de mettre en place un système de naloxone accessible à tous dans les gares de trains de banlieue de Cambridge. Le projet réunit une coalition d’experts en sciences, en santé publique, en réduction des risques et en médecine ainsi que des dirigeants politiques régionaux et nationaux, pour coordonner un projet pilote destiné à combattre l’épidémie d’opioïdes à Cambridge.

J’ai également été auxiliaire d’enseignement dans le cadre de cours axés sur la résolution de problèmes synthétiques de base et avancés dans le contexte de la chimie organique et je suis rédacteur en chef adjoint du Journal of Young Investigators, le plus grand journal de recherche de premier cycle au monde. Note de la rédaction : En bref, Sajeev aime se tenir occupé!

  1. Qu’est-ce qui vous a incité à vous lancer dans ce travail?

Le diagnostic de carcinome rénal de mon oncle, les deux rechutes qui ont suivi et mon propre diagnostic de la maladie de Crohn m’ont poussé à m’intéresser à la recherche sur le traitement des maladies génétiques. Mes réflexions sur le fardeau économique associé à l’accessibilité des traitements dans ces deux cas m’ont incité à travailler sur des initiatives d’atténuation des problèmes liés à l’accessibilité et au coût des soins de santé. Je travaille avec passion pour aplanir les disparités d’accessibilité aux soins de santé dans les communautés défavorisées, tant au niveau national qu’international, et j’espère devenir médecin tout en poursuivant cet objectif.

  1. Comment votre expérience à l’Expo-sciences pancanadienne a-t-elle contribué à votre cheminement de vie et à vos objectifs de carrière?

L’ESPC m’a fait découvrir la recherche scientifique. Elle m’a aussi aidé à devenir un meilleur communicateur, à parler en public avec assurance et à prendre conscience de la valeur de la persévérance et de la poursuite d’une idée même si des obstacles sont présents au début. Ces connaissances m’ont été très utiles tout au long de mes études supérieures.

  1. Y a-t-il des personnes ou des modèles qui vous inspirent?

Ma grand-mère est mon plus grand modèle. Elle m’a accompagné tout au long de ma vie. Lorsque je participais à des expo-sciences au primaire et au secondaire, et encore aujourd’hui, elle me soutient incroyablement dans mes recherches. Elle est toujours extraordinairement optimiste à propos de tout ce que je fais et m’encourage à persévérer quand j’ai le plus besoin de soutien. Elle est extrêmement intelligente, c’est la personne la plus drôle que je connaisse et elle fait la meilleure cuisine au monde. C’est ma plus précieuse amie et ma plus grande inspiration.

  1. De quelle réalisation liée aux STIM êtes-vous le plus fier?

Je suis particulièrement fier du travail que je suis en train de réaliser au sein du Liu Lab du Broad Institute. Le travail en édition de base et en édition primaire pour optimiser les technologies dans le contexte d’autres maladies demande beaucoup de temps et d’efforts, mais les résultats sont vraiment passionnants et sont susceptibles de jouer un rôle important dans l’élargissement des options de traitement potentiellement non invasives pour ceux qui souffrent de ces maladies. J’ai également eu le merveilleux privilège de communiquer et de travailler avec des mentors d’autres institutions de recherche, notamment de l’Université Columbia, de l’UC Irvine et de la Harvard Medical School dans le cadre de ces projets, ce qui a été une expérience formidable.

  1. Quels sont les principaux défis auxquels vous êtes confronté dans votre travail?

Je pense que le plus grand défi pour moi a toujours été de concilier la recherche avec mes études et d’autres activités extrascolaires. Je fais de mon mieux pour tout planifier, pour me laisser des marges de manœuvre et pour terminer les devoirs et les étapes des projets avant les délais fixés, mais il est toujours difficile de trouver un juste équilibre entre ces priorités. J’ai eu la chance d’avoir un incroyable réseau de mentors dans tous les projets et tous les cours que j’ai suivis dans ma vie, qui m’ont aidé à rester sur la bonne voie et m’ont fourni des conseils très utiles pour progresser.

  1. Quels sont les principaux enseignements que vous avez tirés de votre travail?

Je surtout appris à toujours persévérer. Il arrive fréquemment que des projets prennent plus de temps que prévu et que de nombreux obstacles surgissent. La patience et la persévérance finissent toujours par payer.

  1. Quel est le principal conseil que vous donneriez aux jeunes scientifiques qui se lancent dans un projet?

Je leur suggère de commencer le plus tôt possible. Plus vous aurez de temps devant vous, plus vous pourrez apprendre, plus vous avancerez dans votre projet et plus vous profiterez de l’expérience globale de la recherche. Je n’écarterais pas non plus les idées trop simples, car ce sont parfois les idées les plus simples qui font le plus de chemin.

  1. Qu’espérez-vous pour l’avenir?

J’espère faire carrière en tant que médecin, notamment pour travailler auprès de communautés mal desservies ou disposant de peu de ressources, tant au niveau national qu’international. Je suis également passionné par la recherche sur les interventions visant à accroître l’accessibilité des services de santé. J’espère pouvoir continuer à explorer des projets dans ce domaine, peut-être pour mettre au point des solutions translationnelles ou pour faire adopter des politiques de santé concrètes.

  1. Quel message aimeriez-vous transmettre aux commanditaires ou partenaires potentiels de Sciences jeunesse Canada?

Sciences jeunesse Canada a changé ma vie et m’a donné les compétences dont j’avais besoin pour devenir un penseur analytique, un présentateur confiant et, en somme, un jeune scientifique. En soutenant cet organisme, vous contribuez concrètement à changer la vie de centaines d’étudiants intéressés par les STIM dans tout le pays qui méritent d’être appuyés pour le travail incroyable qu’ils accomplissent.

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